Les monoterpènes (hydrocarbures monoterpéniques) forment un groupe important et complexe de principes actifs en aromathérapie.
Les huiles essentielles peuvent être abordées de diverses manières.
L’aromathérapie scientifique pose une base solide en précisant les propriétés validées par des recherches rigoureuses et les risques qui nécessitent des précautions d’emploi.
Elle est le socle d’une approche globale de l’aromathérapie.
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I – STRUCTURE DES MONOTERPÈNES ET DIVERSES FORMES D’ISOMÈRES
Les monoterpènes présents dans les HE ont presque tous la même formule C10H16, le paracymène faisant exception du fait de son cycle aromatique (C10H14).
Ce sont des hydrocarbures avec une ou plusieurs liaisons insaturées. Ce sont des réducteurs, donc oxydables, et au-delà d’une certaine proportion ils peuvent s’enflammer. Du fait de cette nature réductrice, ils sont de bons antioxydants.
1) Nomenclature des isomères
Il y a une grande complexité dans les structures. Certaines ayant des dénominations différentes sont très proches les unes des autres, et pour une même dénomination il y a plusieurs configurations, avec une nomenclature complexe à plusieurs niveaux.
– α, ß, δ, γ désignent la position d’une double liaison sur la chaîne principale. Ce sont des molécules différentes et on parle alors d’isomères structuraux, plus précisément des isomères squelettiques ou isomères de chaîne (pour un hydrocarbure qui ne possède pas de fonction chimique, une modification touche forcément la chaîne carbonée !)
– cis (Z) et trans (E) désigne l’orientation de la chaîne de part et d’autre d’une double liaison. Cette isomérie définit les diastéréo-isomères.
– R/S ou (+)/(–) ou D/L, selon la nomenclature utilisée, s’appliquent à la chiralité d’une molécule, c’est-à-dire l’orientation dans l’espace de 4 liaisons de nature différentes autour d’un carbone. Il y en a deux possibles, l’une étant la face de l’autre dans un miroir. R et S sont utilisés dans une nomenclature complète associée à un chiffre (la position du carbone concerné dans la chaîne). La globalité de la molécule est identifiée par (+), (–), (+/– pour le mélange racémique), ou selon une autre nomenclature D ou L. Cette isomérie définit les énantiomères.
2) Intérêt des différents isomères
Pour ne pas s’égarer, il convient de dissocier :
– Les isomères de chaînes qui peuvent être considérés comme des composés de nature différente, même s’ils ont des propriétés proches.
– Les stéréo-isomères (cis/trans, R/S) qui ont avant tout un intérêt pour l’industrie chimique qui doit qualifier précisément les produits proposés comme ingrédients, notamment lorsqu’ils sont produits par synthèse. En aromathérapie pour les monoterpènes, les propriétés connues sont liées aux substances naturellement présentes. Il n’y a pas actuellement de connaissance suffisante pour différencier les propriétés selon la stéréo-isomérie et l’analyse chromatographie/spectrométrie de masse ne différencie pas les stéréo-isomères. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a aucune incidence, il est fréquent qu’une propriété biologique soit liée à une configuration spatiale et qu’un stéréo-isomère soit plus actifs qu’un autre, il faut juste admettre que nous n’avons pas aujourd’hui des données pour considérer cet aspect-là.
Pour le limonène, on trouve selon les HE les énantiomères D ou L, qui ont une réelle différence d’odeur mais dont les différences de propriétés sont mal définies. Les propriétés connues concernent le D-limonène et le mélange racémique (contenant 50 % de chaque forme). Celles de la forme L sont hypothétiques.
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II – LES QUATRE FAMILLES BIOCHIMIQUES DES HYDROCARBURES MONOTERPÈNIQUES
Selon l’organisation structurelle des 10 carbones des monoterpènes, on distingue 4 sous familles. Le détail des structures est précisé sur une synthèse complète : structure et classification des monoterpènes.
Toutes les structures peuvent être retrouvées sur la base PubChem.
Leur biosynthèse passe un intermédiaire commun : le diphosphate de géranyle.
1) Les monoterpènes acycliques
Ils dérivent du diméthyl octane : une chaîne linéaire de 8 carbones avec trois insaturations et deux branchements méthyles.
On trouve principalement dans les HE deux composés : le myrcène et l’ocimène.
Ils ne sont jamais dominants
• Le MYRCÈNE se trouve naturellement sous forme d’isomère ß (α n’étant obtenu que par synthèse).
Il est parfois appelé ß géraniolène.
Il est présent en faible quantité (< 10 %) dans diverses HE, le lentisque pistachier en contient de manière plus marquée (10-30 %).
Il est considéré comme sédatif, antalgique, anti-inflammatoire, antiseptique, gastroprotecteur, relaxant musculaire, ce qui le rend globalement proche du limonène.
• L’OCIMÈNE se rencontre sous forme de plusieurs isomères α, β et alloocimènes. Ce sont des composés à forte odeur, qui donnent un certain parfum aux plantes.
L’ocimène est utilisé comme phéromone par les abeilles, et comme ingrédient en parfumerie.
Il est peu fréquent dans les HE, l’estragon étant celle qui en contient le plus.
On lui prête des propriétés anti-inflammatoires et décongestionnantes, qui sont peu documentées et non exploitées en aromathérapie courante. Les indications de l’estragon sont associées aux effets d’autres constituants.
2) Les monoterpènes monocycliques
Ils dérivent du para-menthane (p-menthane) : un cycle à 6 carbones, non aromatique, sur lequel sont fixés en positions opposées un groupement méthyl (1 carbone) et un groupement isopropyl (3 carbones reliés par celui qui est en position centrale).
L’ensemble contient deux insaturations, positionnées sur le cycle ou sur l’un des branchements.
On trouve principalement dans les HE du limonène, relativement abondant, et à un niveau moindre le groupe des terpinènes et phellandrènes.
• Le LIMONÈNE existe sous deux formes diastéro-isomériques, appelées couramment D et L.
Le D-limonène, aussi appelé carvène, est présent dans les agrumes et le carvi.
Le L-limonène est retrouvé dans les HE de conifères, de menthe, d’angélique et de verveine citronnée.
Le mélange racémique qui associe les deux isomères est appelé dipentène. On peut l’obtenir en portant de D-limonène à 300 °C.
Les deux isomères ont une odeur différente : D-limonène a une odeur d’agrume, alors de L-limonène rappelle le pin (térébenthine). Il y a donc bien un effet différent sur les récepteurs olfactifs selon la configuration spatiale. Il a été constaté également des effets cardiovasculaires différents selon la forme de limonène, sans pouvoir préciser s’il s’agit d’un effet direct sur des cibles biologiques ou d’un effet subjectif de la perception de l’odeur.
Les propriétés connues du limonène sont celles du mélange racémique, certaines sont seulement vérifiées sur la forme d. Il est donc difficile de savoir la différence de propriétés ente les HE à D-limonène (agrumes carvi) et celles à L-limonène (pins, menthes). Les premières ayant des teneurs plus élevées avec l’isomère le mieux documenté, ce sont donc les HE à D-limonène qui sont préconisées pour les vertus de ce monoterpène.
Les propriétés du limonène, sont nombreuses. Les applications les plus courantes seront précisées dans le paragraphe sur le chémotype limonène.
– Effet sur le tube digestif : gastroprotecteur (antiulcéreux) avec un effet antiacide, notamment en accroissant la sécrétion de mucus gastrique. Il y a une stimulation de la microcirculation digestive et un accroissement des sécrétions. On observe également des propriétés hépatoprotectrices avec un effet cholagogue et dissolvant des calculs biliaires par effet lipolytique (potentialisé par paracymène et γ terpinène.)
Il en résulte un effet bénéfique sur la digestion, les nausées, les reflux gastro-œsophagiens, les ulcères, les gastrites.
– Effet antalgique (antinociceptif).
– Effet antioxydant (neutralisation de dérivés pro-oxydants et potentialisation des enzymes antioxydantes) et anti-inflammatoire (par inhibition de cytokines).
– Effet mucolytique, expectorant et relaxant des muscles lisses, ce qui permet avec les propriétés anti-inflammatoires une action bénéfique sur les inflammations respiratoires.
– Inhibiteur potentiel de la glycation des protéines (par stabilisation de leur structure), avec un effet protecteur vis-à-vis des complications du diabète.
– L’effet hypolipémiant souvent relaté repose sur la capacité du limonène à dissoudre les lipides, ce qui se manifeste notamment pour aider à la résorption des calculs biliaires lipidiques. Il a aussi été montré une capacité d’activation du métabolisme lipidique par olfaction du pamplemousse, sans pouvoir monter quel principe actif est alors en jeu, ainsi qu’une amélioration de la répartition des lipoprotéines dans le syndrome métabolique. Il n’y a cependant pas d’arguments suffisants pour en faire un traitement hypolipémiant.
– Action sédative du système nerveux central (augmentation du GABA et diminution du glutamate) associé à une réduction des hormones surrénalienne mise en évidence sur les rats. L’effet global est une réduction des manifestations du stress et de l’anxiété.
– Action inhibitrice de la tyrosinase ce qui limite la formation de mélanine, limitant ainsi la coloration de la peau (taches brunes).
– L’activité anti-infectieuse du limonène est moins marquée que celle des pinènes, elle est établie pour certains virus (Herpès) et moisissures (Aspergillus).
– Propriétés immuno-modulatrices pouvant aider la défense anti-infectieuse en agissant sur certaines cytokines
– L’effet antitumoral du limonène est bien documenté avec divers mécanismes complémentaires. Les cancers de la peau et du foie sont des cibles préférentielles.
– L’effet régulateur sur le sébum du cuir chevelu, parfois mis en avant, n’est pas documenté, et pourrait être la conséquence indirecte d’autres propriétés du limonène.
• Les TERPINÈNES (α, γ et δ ou terpinolène) et PHELLANDRÈNES (α et ß) forment un ensemble de structures qui différent du limonène en ne portant pas son insaturation spécifique (prop-1-èn-2-yl).
Ils sont présents en quantité variable dans diverses HE, en association avec d’autres monoterpènes.
Leurs propriétés sont plutôt mal connues :
– α phellandrène a des propriétés antalgiques, ß phellandrène antifongique, mais les quantités présentes sont trop faibles pour apporter un effet significatif.
– α et γ terpinènes sont antioxydants.
– α terpinène a un effet répulsif sur certains moustiques.
– γ terpinène atténue plusieurs paramètres inflammatoires et réduit la douleur.
3) Les monoterpènes aromatiques
Il existe une structure monoterpène avec un cycle aromatique, dérivant également du p-menthane : le PARACYMÈNE, qui est le précurseur des phénols aromatiques (thymol, carvacrol) et que l’on trouve notamment dans les HE à phénols.
Le paracymène a des propriétés anti-inflammatoires, antioxydantes. L’effet le plus remarquable est antalgique, localement par voie percutanée
4) Les monoterpènes bicycliques
La structure se complexifie avec la formation de deux cycles qui sont accolés et partage 2 ou 3 carbones. Il ne comporte qu’une seule double liaison, dont la position diffère selon les isomères de chaîne.
On peut les regrouper, selon la nature du bicycle, en 4 sous familles :
4.1. Bicycle [3.1.1] : pinènes
Ils dérivent du bicycle pinane, en incluant une insaturation.
Il existe deux isomères structuraux, α et ß, et pour chacune d’eux, deux énantiomères (+) et (–).
L’α-pinène a une odeur d’aiguille de sapin alors que celle du ß-pinène rappelle des aromates utilisés en cuisine : persil, basilic ou aneth.
Le terme térébenthène est assez confus puisqu’il est associé au ß-pinène dans les bases de données biochimiques et à l’α-pinène dans certaines monographies de celui-ci.
L’α-pinène est fréquent dans de nombreuses HE d’origine diverses. Il est présent en quantité notable dans les conifères, l’angélique, la ciste ladanifère, l’encens, les myrtes, les romarins.
ß-pinène y est parfois associé. Il est dominant dans l’HE de galbanum et de sapin baumier
Les propriétés sont décrites pour l’α-PINÈNE, le plus abondant dans les HE courantes :
– Activité broncho-respiratoire de type mucolytique et expectorant, en activant les glandes à mucines et les mouvements ciliaires favorisant l’évacuation. Il y a, en conséquence, une action anticatarrhale avec dégagement des voies respiratoires et amélioration de la toux.
– Amélioration de l’oxygénation liée à des composés formés par l’oxydation atmosphérique de l’α-pinène. Cette propriété qui existe naturellement dans les forêts de pin est exploitée dans le Bol d’air Jacquier. Elle est plus difficile à obtenir avec l’HE qui doit subir préalablement cette oxydation, et ne peut donc concerner donc que la voie atmosphérique.
– Anti-infectieux : antivirale, antibactérienne et antifongique, avec une action particulièrement marquée en diffusion atmosphérique (antiseptique de contact)
– Anti-œdémateux, avec une activité décongestionnante.
– Propriété anti-inflammatoire liée l’activité des surrénales, ce qui évoque une stimulation de la corticosurrénale. Il semble cependant qu’elle associe plusieurs mécanismes et qu’elle soit relativement marquée.
– Effet chondroprotecteur lié à l’activité anti-inflammatoire.
– Antispasmodique
– Effets antalgique et gastroprotecteur qui semblent moins marqués que ceux du limonène.
– L’effet cicatrisant parfois signalé est une conséquence de l’activité anti-inflammatoire.
Le ß-PINÈNE est souvent considéré actif comme l’α-pinène, ses analogies concernant la nature et l’intensité des activités sont cependant mal définies. L’activité antiseptique est la mieux établie.
4.2. Bicycle [3.1.0] : thujènes
Ils dérivent du bicycle thujane, en incluant une insaturation.
Il existe selon la position de la double liaison plusieurs isomères de chaîne : α (thujène-3), ß (thujène-2), et le sabinène (thujène-4), précurseur du 4-thujanol.
L’α-THUJÈNEest présent dans l’encens, avec une forte proportion dans l’encens indien où il est dominant.
Le SABINÈNE est plus fréquent. On le retrouve dans diverses HE, dans des proportions très variables selon les origines. Lédon du Groenland, noix de muscade, petit grain clémentine peuvent en contenir des quantités notables (> 20 %).
On attribue aux thujènes les propriétés générales des monoterpènes : antiseptique atmosphérique et stimulant général.
Le sabinène est documenté comme anti-inflammatoire et antalgique, antibactérien et antifongique.
4.3. Bicycle [4.1.0] : carènes
Ils dérivent du bicycle carane, en incluant une insaturation.
Le δ 2-carène est rare dans les HE, on le trouve dans celle de Winter lemongrass
L’isomère généralement présent dans les HE est le δ 3-CARÈNE
Il est présent en quantité notable (> 10 %) dans l’HE d’angélique et de cyprès
Il est notamment antioxydant, anti-inflammatoire, anti-infectieux et notamment antifongique.
Il est comme l’α-pinène expectorant et mucolytique, conduisant à un effet antitussif.
Il pourrait amplifier la sécrétion de larmes ou de salive, et favoriser la croissance osseuse
4.4. Bicycle [2.2.1] : camphène
Il dérive du bicycle isocamphane, en incluant une insaturation.
On ne connaît pour le CAMPHÈNE (ou comphène) qu’un isomère de chaîne.
Il est présent, le plus souvent en faible quantité : < 10 %. Il peut dépasser les 15 % dans l’épinette noire, le sapin de Sibérie, la pruche du Canada.
Il a une activité broncho-respiratoire comme les pinènes, et des propriétés antalgiques.
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III – PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES DES MONOTERPÈNES
Les monoterpènes forment une famille variée de principes actifs avec des propriétés générales que l’on retrouve pour la majorité des structures, et certaines propriétés plus spécifiques.
Les HE contenant des monoterpènes ont généralement plusieurs molécules différentes, avec des effets globaux qui tendent vers l’une ou l’autre des propriétés générales de cette famille d’actifs.
Globalement les monoterpènes sont :
– Toniques, par leur nature positivante.
– Anti-infectieux, particulièrement en diffusion atmosphérique
– Du fait de leur nature chimique réduite, ils sont antioxydants, plus ou moins selon les structures.
– Ils sont généralement anti-inflammatoires, avec des mécanismes divers. L’α pinène qui pourrait stimuler la surrénale, semble avoir des effets plus marqués.
– La plupart sont antalgiques, le paracymène ayant de ce point une activité plus marquée.
Trois propriétés sont liées à certaines structures, et donc à des chémotypes aromatiques
– Effet sédatif sur le système nerveux central (limonène).
– Effet stimulant digestif, gastroprotecteur, hépatoprotecteur et cholagogue (limonène).
– Effet broncho-respiratoire expectorant, mucolytique et apaisant (pinène, camphène).
– Effet anti-œdémateux (pinène).£
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IV – EFFETS INDÉSIRABLES
Les monoterpènes sont globalement très peu toxiques.
Ils sont irritants pour la peau et les muqueuses, à un niveau moindre que les dérivés dermocaustiques (phénols et aldéhydes aromatiques). On observe des sensations désagréables qui surviennent au bout d’un certain temps et se calment rapidement si une ajoute une huile végétale. Cela conduit, par précaution, à une utilisation diluée par voie cutanée : au moins 50 % pour une application ponctuelle et au moins 20 % pour une zone étendue.
La voie respiratoire (inhalation, diffusion) est possible en restant sur des quantités modérées et/ou en mélangeant à des HE plus douces.
Quelques précautions sont nécessaires selon les chémotypes :
• Limonène
– Le D-limonène, nettement antioxydant, est particulièrement sensible à l’oxydation s’il est contact avec l’air et la lumière. Une fois oxydé, il peut induire une sensibilisation cutanée.
– L’effet favorisant des contractions utérines, non confirmé sur le myomètre humain, conduit à l’éviter en cours de grossesse.
– Il est d’autre part allergisant, inscrit sur la liste des 26 substances aromatiques à signalement obligatoire en cosmétologie.
– Le limonène est métabolisé par certains cytochromes P450 et peut avoir un effet inducteur. Cet effet est aussi signalé pour le myrcène. Il n’a cependant pas été observé de conséquences.
• Pinènes
– L’α et le ß-pinène sont irritants pour la peau.
– Il y a un risque convulsif qui contre-indique l’usage chez le jeune enfant.
– L’effet cortico-stimulant possible de l’α-pinène peut nécessiter des précautions dans certains contextes.
– Les pinènes ne font pas partie des 26 substances aromatiques à signalement obligatoire en cosmétologie, mais des sensibilisations cutanées ont été décrites
La plupart des monoterpènes, notamment limonène et pinène, sont toxiques pour le milieu aquatique.
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V – LES CHÉMOTYPES MONOTERPÈNES
1) CT D-limonène
Ce sont essentiellement des HE issues de zestes d’agrumes, obtenues par expression, sauf le Yuzu par distillation, ce qui évite la présence de furocoumarines. La bergamote (sauf produits distillés) présente le plus grand risque de photosensibilisation alors que mandarine et orange douce sont les HE d’agrumes par expression en présentent le moins (Voir article sur les coumarines).
HE | % limonène | Autres monoterpènes | Autres actifs |
Orange douce Citrus sinensis |
92-97 % | ß-myrcène, pinènes, sabinène.. < 5% | linalol : < 2 % aldéhydes terp : < 2% furocoumarines : < 2% |
Pamplemousse Citrus paradisi |
92-96 % | ß-myrcène, pinènes < 5% | divers en très faible quantité |
Yuzu Citrus junos |
75-80 % | γ-terpinène : 5-20 % phellandrènes : 2-4 % ß myrcène, pinènes < 5% |
linalol : 1-2 % |
Mandarine Citrus reticulata var mandarine |
65-85 % | γ-terpinène : 10-20 % α et ß-pinènes : 2-7 % autres : < 5 % |
linalol : 1-5% furocoumarines : < 2% |
Bergamote Citrus bergamia |
40-60 % | γ-terpinène : 6-10 % ß-pinène : 3-10 % |
Esters : 20-40 % |
Citron Citrus limonum |
50-80 % | ß-pinène : 5-15 % γ-terpinène : 8-10 % autres : < 5% |
sesquiterpènes : 3-5 % aldéhydes terp. : < 3% furocoumarines : < 2% |
Céleri cultivé (semence) Apium graveolens var. dulce |
55-75 % | sesquiterpènes : 10-35% phtalides : 5-20 % |
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Élémi (de manille) Canarium luzonicum |
50-60 % | α-phellandrène 10-20 % sabinène : 5-10 % |
sesquiterpénols : 5-10 % phenylpropanoïdes : 3-8% |
L’intérêt de ces HE est lié aux propriétés spécifiques du limonène, principalement le soutien et la protection des fonctions digestive et hépatique, et un effet sédatif du système nerveux central.
L’effet tonique du limonène (en tant que monoterpène, positivant) et son effet sédatif du système nerveux central peuvent sembler opposés. Il se crée en fait un équilibre qui penche selon les HE vers un effet tonique ou relaxant. Ce sont probablement d’autres facteurs qui interviennent, liés à des composés mineurs ou des synergies, et qui se manifestent notamment par le parfum. La présence de linalol qui corrèle avec l’orientation sédative est théoriquement favorable en ce sens, mais les teneurs sont très faibles !
La seule biochimie ne suffisant pas à différencier les HE à limonène, c’est l’usage qui a orienté les indications des diverses HE à CT D-limonène.
– Citron et le Pamplemousse ont une dominante tonique. Elles sont principalement utilisées pour soutenir les fonctions digestive et hépatique, et assainir l’atmosphère avec une orientation tonifiante.
– Oranges, mandarine et yuzu ont une dominante relaxante. Elles sont principalement utilisées pour calmer les tensions nerveuses (stress anxiété), apaiser les troubles digestifs, et assainir l’atmosphère avec une orientation apaisante.
– Bergamote, dans laquelle le D-limonène est associé à des esters (acétate de linalyle) et à du linalol, est particulièrement apaisante.
– L’HE de semences de céleri, du fait de la synergie des phtalides, est orientée vers la réduction de la pigmentation de la peau et le soutien de la fonction hépatique.
2) CT α-pinène
Ce sont des HE de conifères et d’encens, et aussi d’autres espèces végétales. Il s’agit principalement de l’α-pinène, généralement dominant quand le niveau de pinènes est élevé, les HE de sapin baumier et de galbanum à dominante ß-pinène faisant exception.
HE | Pinènes | Autres monoterpènes | Autres actifs |
Térébenthine (oléorésine de pin maritime) Pinus pinaster |
α : 70-80 % ß : 10-20 % |
l-limonène : 2-8 % | Sesquiterpènes : 2 -8 % |
Pin maritime (aiguilles) Pinus pinaster |
α : 20-45 % ß : 15-25 % |
l-limonène : 2-8 % δ-3-carène , ß-myrcène etc |
Sesquiterpènes : 10-40 % |
Pin sylvestre (aiguilles) Pinus sylvestris |
α : 40-60% ß : 10-30 % |
l-limonène : 5-20 % δ-3-carène ,ß-myrcène etc |
Esters : acétate de bornyle : 2-10 % |
Cyprès de Provence (rameau) Cupressus sempervirens |
α : 40-60% | δ-3-carène : 10-30 % l-limonène : 2-6 % |
Sesquiterpènes : 5-10 % Sesquiterpénols : 3-10 % Diterpénols |
Genévrier commun (rameau) Juniperus communis |
α : 35-50 % | sabinène ; 5-30 % ß-myrcène 3-20 % l-limonène : 2-8 % |
Sesquiterpènes : 5-10 % Monoterpénols : 3-10 % |
Sapin blanc (aiguilles) Abies alba |
α : 25-45 % ß : 15-30 % |
l-limonène : 15-30 % camphène : 5-20 % phellandrène, ß-myrcène… |
Esters : acétate de bornyle : 2-7 % sesquiterpènes : 5-10 % |
Épicéa (aiguilles) Picea abies |
α : 15-25 % ß : 15-35 % |
l-limonène : 10-12 % camphène, myrcène, carène, phellandrène… |
Esters : acétate de bornyle : 3-5 % |
Encens (oléorésine) Boswellia carteri |
α : 30-60 % | limonène : 2-15 % ß-myrcène, sabinène, α-thujène |
sesquiterpènes : 5-20 % |
Ciste ladanifère (rameau) Cistus ladaniferus |
α : 10-50 % ß : 0,5-1 % |
camphène :4-35 % tricyclène : 1,7 % δ-cadinène : 1-3 % |
Esters : 3-15 % Monoterpénols : 2-10 % Cétones : 3-8 % |
Toutes les HE riches en pinènes sont assainissantes atmosphériques, avec un effet tonifiant.
On retrouve cet effet tonifiant associé à toutes leurs activités.
– Les bénéfices recherchés de l’α-pinène sont avant tout les effets broncho-respiratoires (expectorant, mucolytique, anti-inflammatoire et antiseptique.) Les HE de pin et de sapin blanc sont idéales pour cela. La présence de sesquiterpènes et d’esters accroît l’effet anti-inflammatoire.
– Le cyprès, du fait de l’association de sesquiterpénols et de d’un bon niveau de δ-3-carène, est orienté vers la décongestion et l’effet antitussif.
– Le genévrier, du fait de l’association de monoterpénols et de sesquiterpènes est orienté vers la décongestion facilitant l’élimination d’eau (effet anti-œdémateux) et la recherche d’un effet anti-inflammatoire et antalgique.
– L’encens, en plus de ses propriétés subtiles (détend et ouvre l’esprit) et antidépressives, a aussi celles de l’α-pinène (anticatarrhal et décongestionnant).
– Le ciste ladanifère a les propriétés du CT-pinène quand l’α-pinène est suffisamment élevé (mas cela est inconstant). C’est avant tout une HE avec une composition diversifiée avant tout connue pour ses propriétés anti-hémorragique, tonique et astringente cutanée.
3) CT paracymène
Le paracymène a des propriétés antalgiques remarquables par vie percutanée, qui serait un enrichissement intéressant de certaines formules orientées contre la douleur.
Cependant, ce monoterpène étant le précurseur des phénols terpéniques (thymol et carvacrol), il est souvent associé en position minoritaire à ces composants, particulièrement dermocaustiques, qui ne permettent d’utiliser les HE concernées que fortement diluées.
Il existe des HE de Thym pouvant contenir de 15 et 25 % de paracymène, associé à des γ terpinènes, avec des quantités plus ou moins importantes de thymol et carcavrol, qui conditionnent le niveau de dilution pour assurer la tolérance cutanée.
HE | % paracymène | % phénols |
Thym vulgaire CT paracymène – Thymus vulgaris | 25-35 % | 10-20 % |
Thym d’Espagne CT Thymol – Thymus zygis | 15-30 % | 35-60 % |
Thym vulgaire CT thymol – Thymus vulgaris | 14-28 % | 40-60 % |
Ajowan – Tachyspermum ammi | 15-25 % | 45-55 % |
Thym vulgaire CT carvacrol – Thymus vulgaris | 8-10 % | 40-60 % |
Thym serpolet – Thymus serpyllum | 12-18 % | 20-30 % |
Thym saturéoides – Thymus satureioides | 3-5 % | 10-20 % |
Sarriette des montagnes – Satureja montana | 5-25 % | 30-60 % |
Origan Compact – Origanum compactum | 6-20 % | 50-75 % |
Tea tree – Melaleuca alternifolia | 0,5-12 % | < 1% |
Le paracymène est également présent dans le cumin, associé dans ce cas au cinnamaldéhyde tout aussi dermocaustique que les phénols. Il y a 30 à 40 % d’aldéhydes aromatiques avec différents chémotypes de monoterpènes, dans lesquels le paracymène peut fluctuer de 5 à 40 %.
4) Sabinène
Quelques huiles essentielles contiennent généralement plus de 15 % de sabinène, mais on ne peut définir un chémotype pour ce composé, parce qu’il n’a pas de propriétés spécifiques marquées : tonique, antiseptique, anti-inflammatoire, et les HE concernées ont d’autres composants qui orientent leurs indications :
– Noix de Muscade (Myristica fragrans) : sabinène (15-45 %), α et ß-pinène (15-30 %), phénylpropanoïdes : tonique, anti-inflammatoire et antalgique, antiseptique, digestif.
– Achillée millefeuille (Achilea millefolum) : sabinène (10-30 %), α et ß-pinène (5-20 %) + cétones + sesquiterpènes (chamazulène) : anti-inflammatoire, cicatrisante et apaisante de la peau.
– Tanaisie annuelle (Tanacetum annuum) : sabinène (10-25 %), ß-myrcène (5-15 %) et α et β-pinènes : (3-12 %) + Sesquiterpènes (chamazulène) + cétones (camphre) : anti-inflammatoire, antiallergique et antiprurigineuse
– Genévrier commun érigé (Juniperus communis var communis) : sabinène (5-30 %), α-pinène (35-50 %) + sesquiterpènes et sesquiterpénols, avec une composition qui varie selon les parties utilisées et la qualité de la distillation. Il est utilisé comme le phénotype α-pinène
– Ravensare aromatique (Ravensara aromatica) : sabinène (20-35 %), α et ß-pinène (10-20 %), monoterpénols, éthers et autres dérivés : principalement antiseptique (antiviral), immunostimulant, et anti-inflammatoire
– Lédon du Groenland (Ledum groenlandicum) : sabinène (15-45 %), α et ß-pinène (10-20 %), sesquiterpènes et nombreux autres dérivés : plusieurs propriétés spécifiques, notamment Draineur et régénérant hépato-cellulaire, sédatif du système nerveux et décongestionnant prostatique
– Petit grain clémentine (Citrus reticulata blanco var. clementinier) : sabinène : 30-45 %, ocimène : 4-8 %, δ-3-carène : 3 à 9 %, limonène : 3 à 10 % + monoterpénols (linalol 15-25 %) : assainissante, calmante, anti-inflammatoire et antispasmodique.
5) HE à monoterpènes associés
Les monoterpènes sont présents dans de nombreuses HE et généralement variés, avec la présence de plus 5 structures différentes, plus de 10 si on compte les faibles proportions.
Les chémotypes présentés précédemment caractérisent de HE dans lesquelles une structure est dominante et donne une orientation claire aux propriétés. De nombreuses autres HE contiennent des monoterpène, associés à des proportions plus ou moins importantes d’autres actifs.
On rencontre alors deux situations :
5.1. L’association de deux familles d’actifs explique les propriétés mises en avant
❏ Monoterpènes associés à des esters.
Il s’agit essentiellement de conifères, avec comme ester l’acétate de bornyle. La synergie s’exerce sur les propriétés anti-inflammatoires, antalgiques. L’association pinène esters associe un effet calmant des esters aux propriétés des monoterpènes.
– Épinette noire – Picea mariana : α-pinène et camphène + acétate de bornyle
– Pruche du Canada – Tsuga canadensis : α-pinène et camphène + acétate de bornyle
– Sapin de Sibérie – Abies sibirica : α et ß-pinène, camphène + acétate de bornyle
– Sapin baumier – Abies balsamea : α et ß-pinène, δ3-carène + acétate de bornyle
Dans les rutacées (agrumes), le monoterpène dominant et les esters sont différents, et les propriétés recherchées sont plutôt sédatives.
– Petit grain mandarine – Citrus reticulata blanco var. mandarine : γ terpinène + N-méthylanthranilate de méthyle
– Bergamote (Citrus bergamia) : d-limonène + acétate de linalyle
❏ Monoterpènes associés à des cétones
La synergie existe pout l’effet anti-infectieux, elle peut se faire entre pinènes et verbénone ou pipéritone pour les effets pulmonaires, entre limonène et carvone ou camphre pour l’effet décontracturant musculaire et antalgique anti-inflammatoire.
– Romarin à camphre – Rosmarinus officinalis : α et ß-pinène + camphre
– Romarin à verbénone – Rosmarinus officinalis : α-pinène + verbénone
– Carvi – Carum carvi : D-limonène + D-carvone
– Eucalyptus mentholé – Eucalyptus dives : α-phellandrène + pipéritone
– Mente verte – Mentha spicata : L-limonène + L-carvone
❏ Monoterpènes associés à des oxydes
Il y a une synergie sur les effets anti-infectieux, notamment antiviraux
Myrte vert et rouge – Myrtus communis : α-pinène + 1,8 cinéole
Dans le Niaouli (Melaleuca quinquenervia), le Laurier noble –(Laurus nobilis) et le Ravintsara (Cinnamomum camphora), l’association existe aussi mais avec de faible quantité de monoterpènes, généralement < 15 %
❏ Monoterpènes associés à des monoterpénols
Dans le Néroli (feuilles de Citrus aurantium ssp amara) : l’association Limonène et linalol est synergique dans le sens sédatif
Dans le Tea tree (Melaleuca alternifolia) : l’association terpinéol-4 et divers monoterpènes (terpinènes, paracymène) associent une activité anti-infectieuse à un effet antalgique/anti-inflammatoire. La marjolaine (Origanum majorana), a le même type d’association avec cependant une action plus spécifique qui semble associées au monoterpènes et sera évoquée au paragraphe suivant.
❏ Monoterpènes associés à des sesquiterpènes
L’association de mono et sesquiterpènes met en synergie les propriétés anti-inflammatoires :
– Tanaisie annuelle (Tanacetum annuum) : sabinène et autres monoterpènes + chamazulène
– Verge d’or (Solidago canadensis) : α-pinène, lomonène ß-myrcène + germacrène D
5.2 . Propriétés spécifiques liées à la globalité de l’HE
Certaines huiles essentielles riches en monoterpènes ont des propriétés remarquables connues par l’expérience. Il y a généralement un mélange de structures monoterpéniques sans dominante nette (sauf α-pinène dans la ciste ladanifère). Les propriétés spécifiques sont liées à des facteurs que le chémotype ne peut préciser : présence de substances minoritaire très actives, contexte et synergie qui amplifie l’action de certains monoterpènes, etc.
Ces HE ont toute un intérêt particulier, et aussi un cout relativement élevé.
Ciste ladanifère (rameau) Cistus ladaniferus |
α-pinène, camphène | Cicatrisante, anti-hémorragique, tonique et astringent cutané |
Angélique (racines) Angelica archangelica |
α-pinène, l-limonène, δ-3-carène,α et ß-phéllandrène, sabinène |
Rééquilibrante nerveuse et sédative + action digestive (eupeptique, carminative) |
Lédon du Groenland (rameau fleuri) Ledum groenlandicum |
α et ß-pinènes, limonène, sabinène, terpinènes + sesquiterpènes |
Drainante et régénérante hépatique Apaisante du système nerveux Anti-inflammatoire antalgique Décongestionnante prostatique |
Lentisque pistachier (rameau) Pistacia lentiscus |
ß-myrcène, α-pinène, limonène, γ-terpinènes |
Décongestionnante veineuse et lymphatique, anti-ulcéreuse |
Marjolaine (sommités fleuries) Origanum majorana |
α et γ-terpinène, sabinène, terpinolène, paracymène… + monoterpénols (terpinéol-4, thujanol…) |
En plus de l’activité anti-infectieuse (chémotype terpinéols), un effet calmant sur les dystonies neuro-végétatives avec déficit parasympathique. |
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V – QUELS CHOIX DANS UNE AROMATHÈQUE PERSONNELLE ?
Le principe d’une aromathèque personnelle est de disposer, avec un nombre restreint d’huiles essentielles (15 à 20 HE), de solutions à la majorité des maux du quotidien, soit avec une seule HE, soit avec un mélange utilisant la synergie de plusieurs chémotypes vers l’objectif visé.
Parmi les monoterpènes, le choix est difficile du fait du grand nombre d’HE concerné.
On retiendra au minimum une ou deux HE à CT limonène et une à pinène, et parmi les HE à chémotype combiné, celles qui ont les activités les utiles en utilisation courante.
– Pour le CT limonène, toutes les HE concernées ont en principe les mêmes propriétés générales (soutien digestif et hépatique, antiseptique atmosphérique, antalgique et sédatif central), leur différence état essentiellement dans l’orientation préférentielle tonique ou sédative.
Pour le côté tonique, l’HE pamplemousse a l’avantage d’apporter un haut niveau de D-limonène, intéressant quand elle est utilisée dans un mélange.
Pour le côté apaisant, orange douce et mandarine sont proches, avec l’avantage d’être peu photosensibilisante. La bergamote en usage unitaire a un effet plus complet du fait de la synergie avec des esters, mais elle est aussi la plus sensibilisante, sauf sous sa forte distillée (plus sécure mais probablement moins active).
– Pour le CT pinène, toutes les HE concernées ont en principe les mêmes propriétés générales (mucolytique et expectorante, antiseptique atmosphérique, anti-inflammatoire, décongestionnant anti-œdémateux) avec une tendance générale tonique.
L’HE de térébenthine est la plus concentrée en α-pinène et donc intéressante quand elle est utilisée dans un mélange. Celle de Cyprès de Provence est moins concentrée mais plus polyvalente avec des effets décongestionnants plus marqués et des propriétés antitussives intéressantes (principalement sur les toux sèches).
– Pour le CT mixte monoterpènes/esters, la Bergamote offre un effet sédatif central et l’Épinette noire, un effet anti-inflammatoire
– Dans les autres CT mixtes (monoterpénol, oxydes, cétones, sesquiterpène), c’est l’autre famille d’actif qui est déterminante dans l’orientation du choix.
– Parmi les HE à monoterpènes ayant des propriétés spécifiques : la ciste ladanifère (cicatrisante, anti-hémorragique, tonique et astringent cutané), et le lentisque pistachier (décongestionnante veineuse et lymphatique, antiulcéreuse) peuvent se révéler forte utiles, la marjolaine est en balance avec le tea tree (voir article monoterpénols).
Les HE de Lédon du Groenland (drainant et régénérant hépatique, apaisant du système nerveux, anti-inflammatoire antalgique et décongestionnant prostatique) et de racines d’angélique (rééquilibrant nerveux et sédatif, eupeptique, carminative) sont précieuses pour les personnes directement concernées par les indications, mais coûteuses.