C’est toujours un ensemble multifactoriel qui conduit à un état que l’on considère comme pathologique, qui est en fait une nouvelle organisation capable de restaurer la stabilité d’ensemble dans un contexte qui a changé. Des facteurs différents, provenant notamment de pôles différents, peuvent conduire à des maladies proches. Quelle que soit la porte d’entrée, le processus va se transformer vers un modèle qui est présent dans la mémoire collective et se révèle la meilleure solution immédiate pour rétablir la stabilité.
L’exemple du cancer
Ce mécanisme multifactoriel à trois portes d’entrées est la raison pour laquelle le débat sur l’origine du cancer (le terrain, les agents extérieurs ou le psychisme) est stérile. Ce sont tous ces facteurs qui entrent dans une même dynamique et se potentialisent les uns les autres. Dans certains cas, une porte d’entrée est plus déterminante que les autres, mais ce n’est pas toujours la même.
- Pour certains cancers, notamment du sujet jeune, l’influence psychosomatique est évidente (à noter de ce point de vue que les travaux de Michel Moirot sont antérieurs à ceux de Hamer et moins dogmatiques dans leur conclusion).
- Pour d’autres, notamment liés à des virus, aux irradiations ou à l’amiante, on ne peut nier le facteur environnemental.
- Pour d’autres enfin, le terrain biologique et particulièrement la constitution génétique jouent un rôle évident
Pour chacun de ces mécanismes, il existe des cas convaincants. Chaque école revendique les siens pour expliquer une théorie sur l’origine unique du cancer, mais ces théories se heurtent toujours à d’autres cas qui les contredisent. Ce n’est pas le mécanisme qu’elles décrivent qui est en cause, mais sa généralisation qui ignore d’autres mécanismes tout aussi valides.
Dans une approche non linéaire de la complexité, des mécanismes différents ne s’opposent pas, ils se combinent dans un processus qui les intègre tous avec au final, une auto-organisation unique.
Une ouverture à toutes les disciplines de la santé
Santé Vivante s’intéresse à tous les aspects des trois pôles déjà cités (organisme, psychisme environnement), aux relations qui s’établissent entre eux, et aux divers facteurs capables de se combiner dans une dynamique cohérente.
- Organisme : la biochimie, la génétique et l’épigénétique, la biologie cellulaire, la microbiologie, la physiologie, le rôle de l’eau, le bioélectromagnétisme, l’organisation fonctionnelle, les manifestations cliniques des maladies, l’épidémiologie et les statistiques.
- Psychisme : la structure et le fonctionnement de système nerveux en tant que support du psychisme (neurosciences et sciences cognitives), l’instinct, les comportements acquis, la construction de la personnalité, les émotions, la conscience mentale et le rôle de la pensée, les phénomènes transpersonnels, les interactions psychosomatiques et somatopsychiques.
- Environnement : les échanges de matière (alimentation, respiration, interactions électromagnétiques), les cycles biologiques, les substances toxiques, les microorganismes et les différentes relations avec les hôtes (commensalisme, parasitisme), les relations et les conflits avec les autres, la place de l’individu dans le système auquel il appartient (famille, communauté, espèce).
L’approche est transdisciplinaire, c’est-à-dire qu’elle intègre toutes les disciplines, tout en se plaçant au-delà, pour mieux voir les processus globaux qui sont au-delà des mécanismes spécifiques bien connus des spécialistes.
De la maladie à la guérison : le chemin thérapeutique
Vis-à-vis des maladies et des démarches thérapeutiques, la santé vivante intègre toujours l’ensemble des facteurs connus présents au niveau de l’organisme, du psychisme et de l’environnement. Elle refuse toute hiérarchie générale des causes et essaie de comprendre ce qui se passe par la dynamique d’ensemble, dont le but est toujours de maintenir la stabilité nécessaire à la continuité du processus vivant individuel, mais aussi, et parfois prioritairement, du processus collectif.
L’état de santé ou de maladie d’un individu est toujours le résultat d’une dynamique qui intègre un grand nombre de facteurs et qui ne correspond à aucune situation équivalente. C’est pourquoi les modèles généraux ne peuvent s’appliquer qu’à des processus locaux mais en aucun cas à la maladie d’un individu. Les modèles cytologiques pourront décrire le type de tumeur dont souffre un malade, mais jamais son cancer qui est unique dans le fait qu’il résulte de multiples facteurs dont la combinaison ne peut avoir d’équivalent.
La conséquence d’une telle approche est une stratégie de soin capable d’intégrer toutes les solutions thérapeutiques connues, mais qui refuse d’appliquer aveuglement des protocoles standardisés établis sur une base statistique mécanique. De même que la maladie est un processus qui a émergé spontanément d’une situation multifactorielle, la guérison ne peut être contrôlée, tant elle dépend de nombreux facteurs et que le chemin qu’elle va prendre est imprévisible.
D’autre part, les organismes vivants, comme tout système complexe auto-organisé, évoluent de manière non linéaire et les sauts de transformations ne permettent pas le retour en arrière. Il en est ainsi de la transformation qui installe la maladie et de celle qui conduit à la guérison. La guérison n’est donc jamais un retour à l’état initial, mais le passage à un état nouveau. C’est en se focalisant sur des aspects objectifs qui eux « reviennent à la normale » qu’on a souvent l’impression d’un retour, alors qu’en fait, dans sa globalité, le malade guéri n’est plus ce qu’il était avant sa maladie.
Stratégie thérapeutique holosystémique
C’est intégrant l’ensemble des facteurs connus (faiblesses de terrain, état psychique, alimentation, mode de vie, environnement, contexte relationnel, plantes ou médicaments à efficacité connues dans ce contexte, etc.) et en donnant une place réelle à la personne concernée pour choisir ce qui a du sens pour elle, qu’on choisira une démarche de soin cohérente capable de favoriser le processus de guérison. Il s’agit avant tout de nourrir la vie et de faire avec elle dans le sens vers lequel on a choisi d’aller.
C’est par la mise en place parallèle de divers soins complémentaires et par la mise en cohérence de l’ensemble grâce à un véritable accompagnement, que l’on ouvre plus grand la porte à une évolution favorable.
Cette stratégie est non seulement optimale pour retrouver un état de santé (sans oublier qu’il n’y a jamais de certitude en ce domaine et ceci, quelle que soit la médecine pratiquée), elle permet également de donner un sens évolutif au parcours thérapeutique, ce qui accroît considérablement la qualité du cadre de vie durant ces périodes qui sont trop souvent de véritables calvaires.