Parmi les pathologies qui inquiètent le monde occidental, la maladie d’Alzheimer occupe une place à part. Elle réveille la peur du vieillissement. Elle touche ce que notre culture considère comme le plus noble, la fonction cognitive et avec elle, l’autonomie. Par ses conséquences et ce qu’elles révèlent, cette maladie émergente nous montre que c’est bien toute notre société qui est malade.
Il y a trois angles par lesquels on peut observer la maladie d’Alzheimer : le corps qui porte la lésion, le psychisme qui est directement affecté, l’entourage et la vie sociale qui sont déstabilisés. Chacun révèle la dérive d’une culture et d’un mode de vie impuissant à gérer ce qu’ils ont pourtant contribué à installer.
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1) Alzheimer : Une maladie organique
Ne l’oublions pas, la maladie d’Alzheimer est une pathologie organique, directement liée à une lésion dégénérative du cerveau. Savoir si c’est une véritable maladie ou une simple accélération du vieillissement a peu d’intérêt, le résultat est le même, et il est évidemment pathologique. Les raisons de cette dégénérescence sont en revanche plus intéressantes. Les anomalies génétiques et les protéines particulières qui encombrent le tissu nerveux (protéine Tau, peptide amyloïde ß) alimentent la recherche qu’affectionne le monde médical, mais n’ouvrent que des applications médicamenteuses. Celles-ci seront au final peu efficaces, tout en étant génératrices de profits à travers les brevets.
La piste la plus intéressante est sûrement du côté des causes environnementales. La maladie se révèle de plus en plus comme la conséquence d’une inflammation chronique à bas niveau et d’une usure favorisée par l’accumulation de toxiques. Les métaux (mercure et aluminium) sont déjà clairement mis en cause par des études publiées, mais peu prises en compte. L’alimentation pauvre en oméga 3 et en antioxydants, ainsi que la carence en vitamines B9 et B12 qui accroît l’homocystéine, se révèlent être des facteurs favorisants. Des additifs alimentaires comme le glutamate et l’aspartame, si on s’y intéressait vraiment, révèleraient probablement qu’ils ne sont pas innocents.
Tous ces facteurs liés à notre mode de vie ne sont pas la cause directe de la maladie d’Alzheimer, ni des nombreuses autres maladies émergentes auxquelles ils sont associés. Ils sont cependant un important vecteur d’accélération. Et c’est bien cette accélération qui fait qu’il y a de plus de plus de malades, et fera que la maladie se déclenchera de plus en plus jeune.
2) Alzheimer : des manifestations psychiques
On connaît la maladie d’Alzheimer pour sa capacité à diminuer la mémoire. En fait, ce sont toutes les facultés cognitives qui sont affectées : la capacité à raisonner, à juger, à organiser sa vie. Or, notre société a donné une valeur disproportionnée à ces fonctions. Ce n’est pourtant qu’une partie de notre cerveau, classiquement le gauche qui est concerné. L’autre cerveau (le droit), est celui de l’intuition, de la vision globale, de la capacité à vivre le présent. Ceux qui ont cette autre face dominante savent à quel point le monde dans lequel nous vivons laisse peu d’espace pour exprimer leur potentiel.
Dans la maladie d’Alzheimer, les fonctions cognitives sont altérées, alors que l’autre versant du psychisme demeure. Le malade reste conscient, mais il voit le monde de plus en plus sous cet angle de globalité et de présence à l’instant. C’est la seule fenêtre qui lui reste ouverte. Lorsque son entourage ou le programme thérapeutique s’efforce de le ramener à la raison, de développer une cognition qui n’a plus de matière nerveuse pour s’exprimer, c’est l’échec. C’est aussi, pour le malade, une grande souffrance d’être ainsi incompris et de se sentir harcelé, poussé à faire ce qu’il ne peut plus faire. Alors fatalement, il devient agressif.
Pour une société qui a survalorisé les fonctions cognitives, la maladie d’Alzheimer est un vrai cauchemar.
3) Alzheimer : des répercussions fortes sur la famille et la société
Notre mode de vie fait que toute personne qui perd ses fonctions cognitives et donc une part importante de son autonomie, devient un véritable handicapé à la charge de la société. Il faut donc un aidant familial et à défaut, une prise en charge en institution.
L’aidant, souvent peu formé se heurte à une totale incompréhension, surtout si son fonctionnement personnel est plutôt rationnel et qu’il est peu enclin à l’empathie. Il subit alors l’agressivité de son parent, et parfois la résurgence de conflits familiaux bien refoulés. Souvent, il est seul face au problème. Il se trouve face à son échec, avec de lourdes conséquences liées au stress intense : conflits conjugaux, perte d’emploi, dépression ! Il est apparu ainsi une seconde pathologie de la maladie d’Alzheimer, celle des aidants.
Les institutions qui sont de plus en plus la solution de recours ont un coût élevé pour les familles et pour la société. Combien en faudra-t-il à l’avenir pour prendre en charge tous les malades qui ont une durée de vie de 10 à 15 ans ? Combien de temps la collectivité pourra-t-elle assurer la prise en charge avant d’envisager, sans le dire vraiment, des solutions plus radicales : euthanasie, enfermement dans des mouroirs ?
4) Une société malade incapable de se remettre en cause
Pour lutter efficacement contre la progression de la maladie d’Alzheimer et favoriser la prise en charge des malades actuels et à venir, une révision profonde du mode de vie et notamment des habitudes alimentaires semble incontournable. Il faudrait aussi évoluer vers une société qui cesse cette compétition stupide vers on ne sait quoi, rendant inexorablement les choses plus compliquées, moins locales, moins humaines.
Il est évident qu’une alimentation plus conforme à nos besoins et une exposition plus réduite aux toxiques ralentirait le processus de vieillissement et de dégénérescence du tissu cérébral. Évident aussi qu’une organisation sociale qui retrouve les valeurs de la communauté locale capable de prendre en charge collectivement ceux qui n’ont pas ou plus leur autonomie (enfants, handicapés, vieillards) ouvrirait un champ nouveau de possible. Évident enfin que des valeurs et une éducation qui laisseraient plus de place au cerveau non rationnel (global, intuitif, présent) et sa capacité d’empathie, permettraient une bien meilleure acceptation de la maladie et un accompagnement plus aisé. Nous sommes loin, bien loin de tout cela.
La maladie d’Alzheimer nous rappelle que notre société est bien malade, mais elle refuse encore de le voir en face.
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Pour aler plus loin :
➤ Dossier complet sur la maladie d’Alzheimer
Je suis canadienne et je demeure au Québec. La semaine passée, dans le journal de Montréal, il y avait un article qui disait que des chercheurs québécois faisaient des recherches sur les propriétés de l’huile de coco sur la maladie d’Alzheimer… Ils ont monté deux équipes de cobayes… la première buvant un lait sans huile de coco et la deuxième, elle, dont le lait contenait de l’huile de coco. Et les résultats ont été concluant… l’huile de coco amélioraient la mémoire et la concentration des participants qui prenait la version qui contenait l’huile. Mais ils me font rire, c’est pseudo spécialiste… car moi-même j’étais déjà au courant de ce fait, pour lue sur des forums et ailleurs, des gens qui parlaient justement des bienfaits de cette huile sur l’Alzheimer. Des écrits qui datent de plusieurs années et non de 2018. À croire que les gens sont plus au courant et ouvert d’esprit que nos spécialistes. Je mets justement de l’huile de coco dans mon miam ô fruits le matin, que je mange après avoir fait mon bain dérivatif. Et je suis sur le point de guérir de la fatigue chronique et de la fibromyalgie qui me pourrissent la vie depuis 33 ans et peut-être avant, car même enfant et adolescente, j’étais fatiguée et maladive. J’ai 51 ans maintenant.
Je trouve très intéressante votre réflexion sur l’utilisation quasi exclusive et seule digne de reconnaissance dans notre culture, de notre cerveau gauche. Oui, je pense qu’il faut cesser de solliciter uniquement les facultés cognitives de ces personnes ; c’est d’une extrême violence pour elles ; elles ne peuvent plus penser et interagir selon ces codes. Utilisons nos capacités d’intuition, de créativité, et pourquoi pas, le grain de folie que nous avons tous, pour communiquer avec elles.
J’ai entendu dire que le silicium organique G5 pouvait ralentir les effets de la maladie d’Alzheimer.
Y-a-t-il eu des recherches de ce côté là ?
Il est reconnu que l’apport de silicium organique chez les personnes âgées qui sont les plus déficientes en silicium peut avoir de multiples effets bénéfiques, mais ceux-ci sont variables d’une personne à l’autre et difficilement prévisibles. Il n’y a à ma connaissance aucune recherche sur les effets chez les malades Alzheimer.
Merci pour tous ces renseignements qui vraiment aident beaucoup à apprendre davantage sur cette maladie
Une démarche nationale et inédite visant à apporter une réponse sociétale à la maladie d’Alzheimer, aux côtés des nécessaires avancées médicales, initiative portée par le Plan Alzheimer 2008-2012, se traduit aujourd’hui par la mise en ligne du premier site web collaboratif dédié : http://www.espace-ethique-alzheimer.org.
Cet espace a vocation à devenir un espace référent permettant de dynamiser les réflexions liées au bien-vivre du malade et de ses proches, de servir de lieu de ressources pédagogiques et documentaires, ainsi que d’orchestrer des rencontres entre les principaux acteurs concernés. Dans un contexte épidémiologique sensible en dépit des efforts de recherche (850 000 personnes malades et 225 000 nouveaux cas par an), l’EREMA contribue à apporter une réponse sociétale pour les années à venir, avant tout soucieuse de la dignité du patient. Son site s’adresse à toutes celles et ceux confrontés de près ou de loin à la maladie d’Alzheimer : proches de malades, personnel soignant ou encadrant. Il vise à porter au plus grand nombre les Évolutions de cette réflexion éthique mais aussi à devenir une source exhaustive de ressources pédagogiques et documentaires.
Je ne sais pas si toutes ces allégations sont basées sur des recherches poussées. En tout cas, bien que 2 cas ne soient pas généralités ma mère et ma grand-mère (il y a 30 ans de ca) ont subies cette terrible maladie et elles étaient toutes deux des fanatiques du mode de vie équilibré et des règles de la diététique, ne mangeant que des plats faits maison, pas de viande, du poisson (pas plus de 500 calories par jour, oui, à la limite de l’anorexie) elles n’y ont pourtant pas échappé.
Ce témoignage fort éclairant m’inspire deux commentaires :
1. Non, aucune étude suffisante pour être reconnue par les Académies de Sciences ne permet de mettre en cause les causes alimentaires de la maladie d’Alzheimer, seulement un faisceau concordant d’observations statistiques. Mais cette même Science ne propose rien qui tienne la route, préférant dire « on ne sait pas » et continuer à chercher dans les voies sans issues qu’elle maîtrise, plutôt que s’intéresser à ce qui semble de plus probable aujourd’hui mais dans un domaine qu’elle ne maîtrise pas.
2. La maladie d’Alzheimer, comme beaucoup de maladies de civilisation, se révèle de plus en plus comme multifactorielle, c’est-à-dire qu’elle apparaît suite au cumul de plusieurs de facteurs qui ne sont pas les mêmes pour tous les malades. Et cela est difficile à admettre en dehors d’une approche intégrative et/ou systémique.