Le vaccin de l’hépatite B est-il responsable de certaines scléroses en plaque ? Pour les observateurs critiques de la vaccination, c’est évident, et ils sont appuyés en cela par quelques décisions de justice et par quelques études épidémiologiques récentes. Pour la science académique, qui conteste ces études et s’appuient sur d’autres publications écartant le lien de causalité, il n’en n’est rien, le lien chronologique entre le vaccin et la maladie n’étant qu’une coïncidence sans valeur statistique. Comment comprendre une telle contradiction ? Peut-on connaître les véritables complications des vaccins ?
–
1) Des complications reconnues
Certains effets secondaires des vaccins sont inscrits dans leur monographie et font l’objet de précautions ou de contre-indications. Ce sont des effets dont les manifestations cliniques sont facilement observables et reliées de manière non contestable à une administration récente de vaccin. Ainsi, le vaccin antivariolique était reconnu comme présentant un risque d’encéphalites, mais ce risque était accepté du fait des bénéfices attendus, pour la protection individuelle et pour la lutte mondiale destinée à éradiquer la maladie.
De manière plus générale, il y a pour les vaccins des risques allergiques selon le support sur lesquels ils sont élaborés (œuf par exemple), des intolérances locales au point d’injection… Les accidents plus graves sont présentés comme rarissimes. En fait, Il est difficile de juger la valeur de cette affirmation, les statistiques étant fournies par des autorités ouvertement partisanes de la vaccination massive, et il est impossible de vérifier que tous les cas sont bien pris en compte.
2) Des complications non reconnues ou contestées
D’autres effets indésirables pointés par des témoignages ou des associations luttant pour la liberté vaccinale sont fermement contestés par la communauté scientifique, parce qu’ils ne sont pas démontrés par des études fiables, c’est à dire des études répondant aux critères de la validation scientifique du lien de cause à effet. Les exemples les plus connus sont la
sclérose en plaque (SEP) et la
myofasciite à macrophages attribués au vaccin contre l’hépatite B. Il y a ce sujet des débats sans fin.
Malgré la reconnaissance de responsabilité des fournisseurs de vaccins par la justice dans certains cas, il y a une négation persistante des autorités scientifiques qui s’appuient sur l’absence de preuves fiables à leurs yeux. Le débat risque de s’enliser, car d’un côté on relate des faits observés, de l’autre on rétorque que les méthodes actuelles d’évaluation ne prouvent rien.
3) Une manière limitée de concevoir la causalité
En fait, c’est la nature des méthodes scientifiques d’évaluation qui pose problème ! Elles sont prévues pour montrer un rapport de causalité linéaire direct, alors qu’il y a le plus souvent une causalité multifactorielle, non linéaire, dans les pathologies concernées.
Ainsi, on peut avoir une augmentation de la prévalence d’une maladie avec un facteur de risque qui s’ajoute à d’autres déjà existants, sans pouvoir déterminer que ce dernier facteur est responsable de la maladie ! Quand on étudie la responsabilité isolée du facteur concerné (comme le font les études), les statistiques ne sont pas significatives. Et l’on peut en conclure, avec la froideur scientifique, qu’il n’y a actuellement aucune preuve de la responsabilité de ce facteur !
Ce principe de maladie multifactorielle à causalité non linéaire est développé dans le concept santé vivante.
4) Un exemple de causalité linéaire démontrée sans équivoque
Le drame du sang contaminé, a éclaté au grand jour parce que les autorités médicales reconnaissaient le test HIV comme marqueur de contamination, et que le lien de causalité directe était évident pour un certain nombre de transfusés, dont le test HIV s’est positivé après la transfusion. Il était facile de concevoir que le virus avait été inoculé avec le produit sanguin administré. Une cause : la présence de virus dans le produit transfusé, une conséquence : la positivité du test HIV. C’est clair pour la pensée habituelle qui raisonne de manière linéaire.
5) Vaccin Hépatite B et sclérose en plaque, une causalité non linéaire ?
En revanche, Il n’y a pas de lien direct connu entre un vaccin hépatite B et une sclérose en plaque. Aucun toxique, aucun virus qui ne soit reconnu causal de la maladie ! Et l’on n’en trouvera probablement jamais, parce qu’il n’y a pas dans ce cas de causalité linéaire. La SEP est une maladie polyfactorielle, liée à de multiples causes convergentes. Certaines de ces causes peuvent très bien être absentes pour certains malades, tout en étant déterminantes dans d’autres. Et ce qui fait basculer l’action de diverses causes vers l’installation de la maladie est difficilement prévisible.
La SEP pouvant apparaître sans qu’il y ait auparavant vaccination, il est difficile de prouver la responsabilité de celle-ci. Il faudrait un déclenchement massif que les statistiques ne pourraient nier, mais l’on sait très bien que ce n’est pas le cas. Si certains vaccins influent sur la SEP, cela ne peut être que dans le cadre de cette causalité non linéaire.
6) Une co-responsabilité peut être bien réelle et non démontrable
Dès lors qu’il y a une maladie polyfactorielle à causalité non linéaire, l’effet particulier d’une cause qui se manifeste sur un petit nombre est difficile à démontrer. Des contestations seront toujours possibles sur les chiffres. Dans ce contexte de complexité avec des mécanismes non linéaires, il est facile de faire parler les chiffres dans le sens que l’on souhaite.
Cependant, une cause non démontrable en causalité directe peut très bien faire basculer le processus vers la maladie chez certaines personnes. Et comme elle n’est pas le seul facteur, sa responsabilité pourra être contestée. C’est pourquoi ce débat risque d’être sans fin !
7) Quelle solution ?
Dès lors qu’un vaccin (ou la vaccination en général) est suspecté d’accroître le risque de maladie, le principe de précaution est légitime, au moins à titre d’information. Et c’est une humilité honorable que reconnaître une causalité complexe qui nous dépasse, différente selon chacun. De ce fait, on ne peut déterminer les détails du processus qui conduit à la maladie, ni établir un schéma applicable à tous. La grande illusion de la science qui pense de manière linéaire et qu’il est possible de maitriser tous les liens de causalité !
Ce qui manque le plus aujourd’hui aux vaccins est une information non partisane sur les risques, avec l’honnêteté de ne pas détenir une vérité générale dont on sait bien qu’elle n’est pas accessible. Cette information non partisane, il faut le plus souvent se la forger en confrontant les avis partisans des pour et des contre !
Une fois informé, à chacun la liberté de prendre le risque ou non, en le mettant en balance avec les bénéfices que l’on peut espérer (qui sont incontestables pour certains vaccins). Cette confrontation entre le bénéfice attendu et le risque est une pratique courante pour de nombreux traitements ! Et Nous ne sommes pas si loin de ce cadre pour tous les vaccins non obligatoires, qui sont de loin les plus fréquents et que chacun peut décider de recevoir ou non.
Les vaccins obligatoires posent un autre problème. La légitimité d’une obligation vaccinale tient dans le fait qu’elle apporte un bénéfice majeur à l’ensemble de la communauté, même si pour cela elle est pénalisante pour certains individus (il en est ainsi pour bien des choses !). Là aussi, l’information non partisane manque cruellement, et il n’est pas certain que les politiques qui déterminent l’obligation soient informés de tous les aspects du problème.
–
Illustration : Fotolia_216299945_S/2009
———————————
Un commentaire